Pourquoi la France va devenir pionnière en Crowdfunding ?

cerphi-2« Faire de la France le pays pionnier du financement participatif »
tel était le titre ambitieux de la conférence donnée
au centre Pierre Mendès France le 14 février 2014.

D’après un article diffusé par le Cerphi :

Pourquoi la France va-t-elle devenir un pays pionnier dans le crowdfunding ?

François Carbone (Anaxago), Frédéric Mazella (Blablacar) Vincent Ricordeau (kisskissbankbank), Martin Duval (Bluenove) Marie Ekeland (France Digitale), Oussama Ammar (TheFamily) et Céline Lazorthes (Leetchi), étaient les intervenants d’une table ronde qui inaugurait cette conférence et dont le titre était « financement participatif, économie collaborative : une lame de fond ».

En dehors des questions qui y ont été abordées (Quelles sont les business model pour les plateformes collaboratives ? Le marché du crowdfunding est-il déjà saturé ? Quel est la place de la France dans ce nouveau marché ?)  Ce sont surtout certaines réflexions de nos intervenants qui ont été retenues.

Tout d’abord Oussame Ammar co-fondateur de The Family (une plateforme d’accompagnement  pour les start-up), a expliqué que le système de crowdfunding et dans une plus large mesure le système de plateforme collaborative manquait parfois d’un business model à cause de sa mentalité open source, ce qui paradoxalement, permettait aujourd’hui d’avoir une barrière à l’entrée très basse pour n’importe quel entrepreneur.

Vincent Ricordeau, fondateur de Kiss-Kiss Bank-Bank, première plateforme de crowdfunding en France, a bien expliqué que la confiance entre les individus était LA condition pour la réussite d’un projet dans le crowdfunding et contre l’escroquerie. C’est pour cela que la création d’une communauté autour d’un projet était LA valeur ajouté comparée au système de financement classique. Pour lui, le crowdfunding était l’une des solutions contre la morosité ambiante. Enfin à la question : « Voyez-vous Kiss Kiss Bank Bank par rapport à Kickstarter (la première plateforme de crowdfunding mondiale) comme le Linkedin de Facebook ? V. Ricordeau a répondu : …Ou comme le Vimeo de Youtube ». Plus que d’afficher les ambitions de son entreprise, cette réponse ouverte prouve qu’il y a encore une chance de se faire une place dans ce marché pourtant pourvu de nombreux acteurs.

Marie Ekeland, associée chez Elaia Partners (une société de capital risque dédiée à l’économie numérique notamment Criteo) et présidente de France Digital un collectif d’investisseur du numérique, nous a quant à elle confié une anecdote : jeune, elle avait reçu une forte somme d’argent, ne sachant pas où l’investir, elle l’avait placée sur un LDD (livret développement durable). Attentive aux problèmes écologiques elle avait demandé à son conseiller bancaire de lui dire ce qu’il y avait derrière ce livret… elle découvrit que la plupart des placements était…d’autres banques. Accusant le marketing financier, « Redonner du sens à son épargne, c’est un des atout du crowdfunding » concluait Marie Ekeland. La deuxième partie de la conférence fut la présentation de l’assouplissement du cadre réglementaire du financement participatif par Fleur Pellerin ministre déléguée chargée des PME, de l’innovation et de l’économie numérique.

Après une brève description chiffrée du phénomène crowdfunding, (6 milliard d’euros collecté en 2013, 1000 milliards de dollars collecté en 2020 selon Forbes)  Fleur Pellerin présenta les mesures du gouvernement à travers les trois valeurs de la « start-up république » :

  1. L’innovation par la suppression des barrières à l’entrée pour faciliter les nouveaux projets.
  2. La confiance : la transparence qui doit être totale, sur les risques, sur les frais et sur les projets, et qui se matérialisera par un label signalant les plateformes en conformité avec la réglementation.
  3. L’inclusion : l’accès à tous, sans limitation de patrimoine ou de revenus, au contraire des pratiques internationales.

« Un choc de simplification » selon les termes de la ministre délégué permettant aux particuliers de prêter à d’autres particuliers à hauteurs d’1 millions d’euros dans une limite de 1000 euros par projets.  Une réponse à une « réglementation inadaptée » qui limitait le plafond d’investissement à 300 000€ répartit à 250 euros par projet. Les plateformes n’étaient pas en reste puisqu’elles bénéficieront d’un statut spécial (IFP) et (CIP) permettant de se délaisser de la paperasse administrative sur, notamment,  la description des projets soutenus ; en échange de quoi la plateforme s’engage à une transparence sur les frais et sur les risques qu’encourent les investisseurs. Un label « plateforme du financement participatif » confirmant le respect de ces nouvelles normes sera mis en place.

Enfin Fleur Pellerin a conclu son intervention, en affichant ses ambitions : faire de la France un pays pionnier du financement autour des valeurs de la « start-up république », avant de donner rendez-vous dans 6 mois pour aller éventuellement plus loin dans sa simplification.

A consulter aussi un article sur le site du Cerphi :
La France déroule le tapis rouge pour le « crowdfunding »

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