Fin de la parenthèse enchantée pour le crowdfunding

 AFFNewsletterlogoLes chiffres du dernier Baromètre du crowdfunding sont impressionnants. Entre 2013 et 2015, les dons réalisés par le biais du financement participatif ont plus que doublé – passant de 20 millions d’euros à plus de 50 ! Sans parler des investissements qui ont quintuplé – 50 millions d’euros – et des prêts (passés de moins de 50 millions d’euros en 2013 à près de 200 millions désormais !). « La collecte sur les plateformes françaises de crowdfunding poursuit sa forte dynamique passant de 152 millions d’euros en 2014 à près de 300 millions d’euros en 2015 », se félicite l’association Financement Participatif France, qui a publié ce Baromètre.

Alors, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes pour le crowdfunding ? Pas si sûr, pointe un intéressant article du Monde qui s’émeut du « succès en trompe-l’œil » de la finance participative. La preuve ? MyMajorCompany, site pionnier, « jette l’éponge », révèle le quotidien. En cause : une diversification mal goupillée de ses activités de crowdfunding et une concurrence de plus en plus rude des mastodontes Ulule et KissKissBankBank, qui détiennent désormais 80 % du « marché du don ».

Loin des chiffres mirobolants de l’association Financement Participatif France, Le Monde indique que « dans la famille la plus connue du crowdfunding, celle du don, la croissance commence à ralentir. Pas de quoi s’alarmer, mais en 2015, les fonds récoltés (+ 30 %, à 50,2 millions d’euros) ont progressé trois fois moins vite qu’en 2014. Le nombre de projets financés n’a grimpé « que » de 18 % chez Ulule (4 148) et autant chez KissKissBankBank (3 857), contre 75 % en 2014. Ralentissement aussi pour les montants collectés, à respectivement 18 millions et 17,5 millions d’euros. »

Chez Ulule, on estime être arrivé à un « premier palier » de dons.Et d’autres observateurs ne cachent plus leur agacement : « Il y a un biais scandaleux dans le discours des grandes plateformes de crowdfunding. Celles-ci mettent systématiquement en avant les success stories. Elles donnent l’impression que n’importe qui peut lever des millions d’euros en quelques minutes. Or la réalité est très différente », explique à L’Express (lire ici) le créateur de Babyloan, qui lâche même le mot de… « mirage ».

Dans ce contexte, la diversification des activités et l’ouverture à de nouveaux acteurs (comme les collectivités locales, qui ont obtenu l’aval du gouvernement pour collecter en ligne : lire ici) apparaissent comme la voie toute tracée pour rester dans le sillon de la croissance.

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